Je vous avais fait part dans deux « revers » d’une injustice qui a frappé un pauvre vacataire de l’ambassade d’Algérie à Washington. L’affaire se clarifie dans ses détails. Je pense qu’au-delà du devoir de solidarité contre un scandaleux abus, cette affaire mérite d’être suivie car elle démontre comment la haute hiérarchie de l’Etat est prise en otage par les appareils occultes. Le drame d’Ali Khedraoui mérite d’être pris comme un cas emblématique de la ruine de l’Etat. On a souvent parlé des égarements stratégiques de la diplomatie algérienne. Il ya des faits d’apparence anecdotique qui en disent long sur la soumission des institutions aux réseaux maffieux. Sellal, Lamamra, Gaid Salah et le Général Invisible pourraient et devraient facilement expliquer aux Algériens, qu’ils proclament respecter avant les élections, comment, un père de famille se trouve, suite à des procédés déloyaux et perfides d’un colonel véreux, emprisonné à Annaba. Et Louh, ce ministre qui change de credo, lui qui claironnait son adhésion à l’Etat de droit au début des années 90 quand il était syndicaliste, a-t-il le courage d'envoyer son inspecteur général au tribunal d’Annaba ?
Tout commença , un certain mois de Mai 2009, un conseiller DRS à l’Ambassade d’Algérie aux États- Unis , le colonel Fouad, compatriote de si Afif du FLN , a fait part à Ali Khadraoui , actuellement emprisonné à Annaba, de sa rencontre avec son homologue de l’ambassade de l’inde. Il était question de la façon de faire indienne en matière de réception des visas. Les demandes adressées sont acheminées vers une agence liée par un contrat. Khadaroui avait expliqué à ce Fouad que l’ambassade de l’inde utilise cette procédure depuis quelques années, vu qu’elle délivre près de 800 000 visas par an, pas 4500 comme l'Algérie et qu’elle dispose d'une douzaine de consulats situés aux quatre coins de l’Amérique du nord, du moment que le nombre d' Américains d’origine indienne est estimé à 15 millions.
Quelques jours après, "FIFI" est revenue demander à Khadraoui s'il connaissait un certain H.A* originaire d'Oran et propriétaire d'une agence de voyage à Washington, une boîte en voie d'être mise sous la loi de la faillite. Khadraoui aurait répondu par l'affirmative, arguant que H.A vit depuis plusieurs années aux USA. Mais ce H.A serait en vérité l'associé du fils de Fifi. Ce dernier faisant le naïf, voulait en fait faire un test car il tenait à ce que H.A soit l’agent courtier exclusif auprès de l’ambassade d’Algérie. Ici, il faut souligner que même si le nombre de visas accordés par notre ambassade est estimé à 4500 par an, FIFI était assuré que H.A pourrait avoir un gain de 90.000 à 150.000 dollars par année car des frais de services de 30 a 50 dollars par demande devenaient applicables .
Après une semaine environ, le neveu de H.A est venu à l’ambassade avec des prospectus à distribuer et informe
Khadraoui qu’il est l’agent courtier exclusif auprès de l’ambassade. Khadraoui aurait informé ce monsieur qu'il n’avait aucun contact direct avec les
dépositaires de visa. Le bureau où il travaille est au troisième étage et il doit voir le chargé des affaires consulaires pour qu’il donne ses instructions aux agents de la réception,
et c’est à ce niveau que sont récupérés les dossiers des demandeurs de visas dont la référence est enregistrée à la réception.
Le lendemain, sous l’instruction du Colonel Fouad, devenu quasiment l’ambassadeur d'Algérie à Washington, Khadraoui communique
à HA les renseignements relatifs au dépôt des dossiers de visas. Il avait même enregistré une annonce au répondeur du téléphone du bureau des visa de l'ambassade : « à
partir du premier juillet 2009, toutes les demandes de visas doivent s’adresser à la compagnie de HA » située près du " Zoo" de Washington. Mais Khadraoui au lieu de suivre le conseil
de sa famille et se taire refusa de mettre sa langue dans sa poche. Il aurait parlé de la relation qu'entretient le colonel du DRS avec le propriétaire de l’agence, nouveau courtier de
l’ambassade. Comme ça ne travaille pas beaucoup et que ça papote beaucoup à l'ambassade, Fifi a vraisemblablement était mis au courant de la dénonciation de Khadraoui. Il lance
alors l'intox contre Khadraoui après s'être assuré que le contrat de plusieurs années avec H.A est entré en vigueur. Pour Fifi,
non seulement Khadraoui Ali ne devait plus travailler à l'ambassade mais il doit payer pour son audace. Dénoncer la cupidité d’un colonel du DRS !! Mais où
va-t-on ?
Quelques semaines après certaines compagnies de voyages tenues par des ex-consuls et d’anciens employés aux
ambassades de différentes nationalités ont appris la nouvelle et ont pensé que c’était Khadraoui qui a créé une agence avec Mr HA !!! Ils l’ont alors contacté à la réception pour
s’assurer de la nouvelle et en le sollicitant de faire avec eux avec un contrat légal et qu’il aurait – d`après leurs propos - à gagner plus !!! Selon des
témoins crédibles, Khadraoui avait dit à ces interlocuteurs que cette information est totalement fausse et qu'il n'est qu’un simple vacataire au service consulaire
sans aucun pouvoir de décision. Ajoutant que ce sont ses responsables qui ont décidé de cette nouvelle démarche et que s’ils ont des doléances, ils n’ont qu’à leur en faire part. Mais ces
derniers ne l'ont pas cru et ont exprimé leur mécontentement du fait que l’ambassade n’a pas lancé un appel d’offre qui donne des chances équitables. Ils étaient convaincus que c’était sa
société et ont même proféré des menaces « ça va te coûter cher !» Ils ont rédigé une pétition dont il ne connaît pas le contenu et
l’ont envoyée à l’ambassadeur Baali.
Sans hésitation, Khadraoui aurait rapporté ces dires et ces « menaces » à Monsieur le chargé des affaires
consulaires et au Colonel Fouad. Le militaire aurait répété d'un air autoritaire qu’il s’agissait de sa décision et aurait ordonné de ne plus
recevoir leur courrier de demandes de visas. Selon ses dires, ils doivent impérativement passer par l’intermédiaire exclusif H.A. Concrètement, cela veut dire que l'agence de voyages
qui fait une demande de visas pour le compte de son client doit impérativement passer par la boutique de HA et du fils du Colonel ; ce qui devient impossible car le
demandeur se voit donc frappé par un double frais de service, en plus du coût du visa lui même.
En pompier pyromane, le chargé des affaires consulaires joue l'ignorant, faisant mine d’ignorer que le propriétaire de l'agence HA est sous la coupe du colonel Fouad. Peu après, il a rapporté à Khadaroui qu’il y avait beaucoup de plaintes contre lui émanant des courtiers et qu’il allait l’appeler pour lui en parler comme il avait l’habitude de faire auparavant. Étonné par cette attitude, Khadraoui Ali s'est défendu en mentionnant qu'il travaille depuis plusieurs années à la section consulaire sans avoir aucun problème; ni avec la communauté algérienne ni avec les compagnies américaines. Son historique à l’ambassade depuis qu'il avait été recruté par Reda Malek en 1981, démontre qu'avec ses concitoyens algériens à Washington comme dans tous les USA, il n’y avait eu aucun antécédent de quelqu’ordre que ce soit. Avant son départ, pour un reliquat de congé, le chargé des affaires consulaires avait informé Ali Khadraoui sur le fait qu’après son retour, il procédera à son changement vers un autre bureau... dans le cadre d’un remaniement général au consulat.
En effet, après son retour au travail le 10.08.2009, Khadraoui fut installé dans un autre bureau pour prendre en charge
d’autres tâches. Mais le 20.08.2009, la veille du mois de Ramadhan, le jour de paye des contractuels (Khadraoui est contractuel depuis 1981), il s'est présenté
au bureau du régisseur pour récupérer son chèque de paie. C'est à ce moment là que le régisseur lui fit sortir une étrange histoire : Khadraoui ne recevra plus son
salaire parce il est « mis à pied » à cause d’un « détournement de fond » !!! Le pauvre Ali se trouve projeté dans une manigance. Ainsi, les
projecteurs vont être braqués, non seulement sur Fouad dit FIFI, mais sur un ambassadeur qui a abdiqué devant ses responsabilité et dépourvu du sens élémentaire de
justice.
Nous nous sommes quittés sur la manœuvre du colonel des services Fifi qui a mené un vacataire de l’ambassade d’Algérie à Washington en prison. Depuis, ce colonel, originaire de Mostaganem et protégé de Chakib Khelil, a été limogé à la suite de l’ordre qu’il avait donné aux diplomates de Gao de rester sur place alors que ces derniers suppliaient de pouvoir évacuer la ville devant l’avancée des djihadistes. On ne sait pas si cet ordre est de son fait ou s’il n’a fait que transmettre une instruction venue d’ailleurs. Là n’est pas notre propos aujourd’hui.
Revenons à la victime expiatoire de Fifi. Khadraoui Ali n'a comme diplôme qu'un niveau de CM2 des années 60, arraché in extremis dans une école primaire d’Annaba. D’origine modeste, il devait travailler pour aider sa famille. Arrivé aux États Unis après une expérience maritime, il fut donc recruté en 1981 au niveau de l'ambassade d'Algérie à Washington. Alilou n’était qu’un agent polyvalent mais comme disait son ami Farid, des ambassadeurs, des hauts fonctionnaires de l'Etat ou ce colonel ripoux n’avaient pas ses compétences; notamment en termes de connaissances des lois américaines y compris le volet juridique et diplomatique. Imaginez, non seulement il était parmi les organisateurs de la première visite officielle du président Chadli Bendjedid aux USA, mais c’en était le coordonnateur ! Il n’est pas fréquent de voir un simple agent polyvalent devenir le premier architecte de l'élaboration et du planning des visites présidentielles comme celles du président Liamine Zeroual à New York (ONU) ou les trois visites d’Abdelaziz Bouteflika (Philadelphie, Washington D.C et au G8 dans l’Etat de la Géorgie) qui n’a pas pu, malgré son insistance, entrer dans la Maison Blanche.
Autodidacte, curieux de tout, il cultivait son expérience et maîtrisait 5 langues (arabe, français, anglais, espagnol, et grec). Cette compétence qui, par la force des choses, faisait autorité provoquait des jalousies et, des fois, une certaine rage, chez ses détracteurs, à leur tête le colonel Fouad dit Fifi.
Donc le 20 Août 2009, le régisseur de l'ambassade d'Algérie à Washington, après l'avoir informé d'une mise a pied, met
Khedraoui au courant d’une enquête en cours le concernant. Il devait, en conséquence, rester chez lui en attendant son audition.
Le 24 Aout 2009, le même régisseur appelle Khadraoui au téléphone pour le convoquer le lendemain à 10
heures du matin au consulat afin de voir le chargé des affaires consulaires. C’est le 25.08.09 que le concerné rencontre les deux responsables. L’affaire
Khadraoui se métamorphose subitement pour devenir un film digne d'Orson Wells. On s’enfonce dans la suspicion, l'incompréhension et les supputations ! Mais que s'est-il passé
durant son absence pour qu'il se voit, à son retour, plongé dans une affaire sortie d’un cerveau maléfique ? Assis dans un bureau, il commence par encaisser le
bombardement du chargé d’affaires.
Question : du 1er janvier 2009 jusqu'à ce jour, et selon la base de données, nous avons recensé près de 2000 visas délivrés, alors que la régie n’en a encaissé que 800, où avez-vous mis les chèques?
Réponse de Khadraoui : les chèques sont remis à la régie en contre partie du quota des timbres fiscaux. Vous le
savez très bien Monsieur le chargé des affaires consulaires, dans les étapes de l’attribution des visas, vous vérifiez trois fois et à trois niveaux différents ; c'est à
dire que vous contrôlez au début si le dossier de visas est complet : demande, chèque, et autres documents. Vous donnez votre accord pour émettre le visa. Moi j’imprime le visa sur le
passeport. Ensuite le dossier complet, incluant le passeport, vous est remis, pour une éventuelle correction, ou modification. Khadraoui continue : vous signez sur le visa émis sur le
passeport, et enfin vous signez sur la dernière page du dossier de visa, après une dernière vérification.
Question : Mais moi je ne peux pas gérer tout, je te faisais confiance.
Réponse : Monsieur, moi, je ne suis qu’un agent exécuteur, c’est à vous de contrôler les dossiers après les avoir approuvés. Je
vous avais même demandé, pour que le compte soit révisé et contrôlé, comme vous le faites avec mes collègues au bureau des passeports, de prendre vous-même les chèques et de me donner les timbres
que je dois coller devant vous avant la signature finale, chose qui était faite par vos prédécesseurs. Monsieur, je vous avais dit à maintes reprises que j’étais dépassé par le travail, que
j’étais tout seul au service des visas, alors que le service des passeports compte quatre agents et délivre beaucoup moins de documents !
Question : Oui, mais je n’ai commencé à le faire que récemment, parce que j’avais peur de perdre des passeports. Subitement le
chargé d’affaires passe à ce qu'il avait derrière la tête en attaquant directement. Monsieur le régisseur et moi allons élargir les investigations aux trois dernières années, aux archives,
car il y a des applications qui ne contiennent pas de timbre. L’affaire est grave et il y aura une poursuite judiciaire. Vous pouvez disposer. On vous rappellera. Entre temps, un mystérieux
membre du bureau militaire fait une communication au FBI et à l'IRS (Internal Revenue Service), la puissante administration fiscale. Étrangement, un agent du FBI rencontre
Khadraoui, l'informe qu'une dénonciation contre lui a été faite par l'ambassade d'Algérie mais qu'il ne va pas perdre son temps dans des divagations sur un dossier vide. Les agents du
L'IRS ont procédé en parallèle à une vérification des six dernières années pour examiner les revenus réels et ceux déclarés par Khadraoui et lorsqu'ils n'ont rien
trouvé, ils se sont, eux aussi, excusés. Reste l’arme fatale. Pour les comploteurs, le meilleur lieu pour abattre Khadraoui, c'est Annaba avec quelques photocopies de
Mourad Medelci et de son inspecteur Lasbat. De drôles de photocopies qui évoquent de la période de 2006-2012, alors que Khadraoui ne travaille plus depuis aout
2009 !
Le chargé des affaires consulaires n'a pas donné signe de vie depuis l'interrogatoire. Que s'est-il passé ? C'est l’ambassadeur Baali, le guelmois qui, sous la pression de Fifi, eh oui un ambassadeur maqué par un sbire des services, alerte Medelci. Nos diplomates conditionnés par les fiches bleues qui valent plus que leur diplômes pour leur nominations et progression de carrières ont toujours été de solides alliés des opérations sous terraines. On a vu que toute une armée d'enquêteurs s'était déplacée à Washington pour coincer le malheureux Ali Khadaroui. Dans ce cas précis, Il faut signaler, d’après des témoignages crédibles, que tous les dossiers de visas sont effectivement scrupuleusement contrôlés et révisés par monsieur le chargé des affaires consulaires. Ces visas sont comptabilisés uniquement par chèques postaux, émis au nom de l`ambassade d’Algérie à Washington D.C, car l’ambassade n’accepte pas de cash, de chèque personnel ou de compagnies. Seule l’ambassade algérienne peut encaisser ces chèques au niveau de la poste. Des citoyens américains qui avaient demandé un visa, attestent qu'ils n'ont jamais remis de dossier à Khadraoui, car toute demande de visa passe soit par courrier postal soit par un dépôt à la réception où elle est enregistrée au bureau de l’ordre. Ali Khadaroui n’avait aucun contact direct avec les dépositaires, sauf pour répondre à leurs questions, en cas de besoin d’une information supplémentaire, soit par téléphone ou à la réception du consulat.
Le cirque devient quand même intéressant. Comment Khadraoui pourrait-il voler avec des procédures aussi rigides ? C'est le
régisseur qui donne à Khadraoui un quota de timbres ; en contrepartie, ce dernier lui remet les chèques postaux du dernier quota de timbres qu'il avait pris. Ce n'est un secret
pour personne, tout le monde sait qu'un chèque postal aux USA peut être utilisé pour une date indéterminée. Il y a des sociétés qui achètent plusieurs chèques, pour différents usages,
et peuvent les utiliser plus tard. A ce niveau de notre enquête, le lecteur doit connaitre deux éléments: le premier est qu'un bon nombre de visas est délivré gratuitement, diplomates, passeport
de service, FMI, Banque mondiale, visas de courtoisie... ; le deuxième est que la base des données est accessible à tout le personnel du consulat et présente beaucoup de failles, car,
et cela s’est produit à plusieurs reprises, le système d’application s’arrête et donne de faux résultats. L’aspect le plus intriguant est que le bureau des visas est accessible
à tout le personnel de l’ambassade. Qui peut dire ce qui s’est passé lorsque Khadraoui n'avait pas travaillé au service des visas depuis un mois et demi avant
l'interrogatoire du régisseur et du chargé des affaires consulaires, durant ses congés ou son hospitalisation comme le démontrent ses documents ? Ce sont d’autres collègues
qui le remplaçaient.
Mais le cirque devient encore plus intéressant lorsqu'on aborde la question des archives du consulat qui se
trouvent dans un état lamentable. Tout Washington DC le sait : il s’agit d’une cave sans clé, accessible à n’importe qui. Même les étrangers au consulat comme les livreurs
de bouteilles d’eau et autres bagatelles y pénètrent. Les documents d’archive sont posés par terre ou dans des sacs poubelles souvent déchirés car les cartons originaux sont
fréquemment récupérés pour usage personnel…lors du déménagement des diplomates ! Cette cave est utilisée, entre autres, comme un vide grenier ! On y trouve tout qui est bon à la
casse : télévision, paraboles, fils de fers et même beaucoup de vaisselles abandonnées par les diplomates qui ont quitté le poste. Dans ce débarras, on peut même voir une machine à laver
utilisée par les gardiens de nuit.
Cette situation a été signalée à plusieurs reprises au chargé des affaires consulaires. Il est très clair que
dans un endroit accessible à tout le monde, sans surveillance, ni clé, la perte, la détérioration ou la manipulation de documents est une éventualité forte.
Que dire de la sécurité des lieux quand un énergumène saute sans problème par-dessus sur la clôture, la nuit, pas loin du zoo, en se prenant pour Eliot Ness ?
Il faut bien admettre dans ce cas que Khadraoui ne peut être responsable que des dossiers de visas en cours de procédure de délivrance. Une fois le visa approuvé et le passeport délivré, il n'est plus comptable de ces dossiers, qu’ils s’abîment, se perdent ou qu’ils se volatilisent.
Enfin, et pour démontrer que Khadraoui est l'opposé du colonel Fouad, de l'ambassadeur Baali, du ministre
Medelci et de son inspecteur Lasbat, une simple vérification auprès la communauté algérienne aux USA et à Washington D.C, permet de se faire une idée précise du personnage.
Khadraoui avait compris que les Algériens, peu nombreux ont besoin de solidarité ; chose à laquelle il ne s’est jamais dérobé. Sa communauté sait comment il l'avait servie
de tout cœur et combien il l’a aidée. Il était parmi les premiers émigrants algériens aux USA. Il a reçu, hébergé et orienté beaucoup d’étudiants, parmi les tous premiers
venus d’Algérie et même des touristes égarés et des membres de missions en difficulté juges, avocats, journalistes, etc. ont bénéficié de sa générosité. Combien de fois a-t-il a
accouru au secours de plusieurs familles en détresse, représenté l’ambassade pour le rapatriement des dépouilles de ses concitoyens ou leur enterrement aux
USA.
Khadraoui a travaillé pendant vingt-sept ans à l’ambassade, il n'a jamais été blâmé pour quoi que ce soit. Le
même chargé des affaires consulaires le connaissait depuis presque six années où il le voyait quotidiennement. Il l’a toujours félicité pour son
dévouement, les week-ends et les heures supplémentaires faites en bénévolat à l’ambassade. Il lui est parfois arrivé de travailler jusqu’à douze heures par jour. Cet accusateur par procuration
avait dit à maintes reprises, dans les réunions de fin de semaines du staff du consulat : « le seul service qui marche bien est celui des visas ».
Nous n’écrivons pas ces lignes pour Sellal ou le Général invisible, mais pour que Khadraoui sache là où il se trouve que son martyr n’est pas oublié de tous et que ses compatriotes savent séparer le bon grain de l'ivraie. Le mal fait à la famille Khadraoui est subi par des milliers d’Algériens. Il ne doit pas rester impuni.